Jeff Gogue, un américain originaire de Californie. Si aujourd’hui Jeff est un tatoueur reconnu mondialement, son parcours n’a pas été des plus évidents. Retour sur son histoire.
Né à Quincy, une petite ville d’à peine 5000 âmes en Californie Jeff Gogue a grandit avec une mère artiste qui lui a toujours dit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait avec du travail et de la volonté, de sages paroles qui vont guider son travail.
Jeff Gogue a commencé sa carrière de tatoueur sur le tard. C’est en août 1999, alors qu’il avait déjà 26 ans, qu’il a appris seul et chez lui pendant son temps libre. Au bout d’un an, il a loué un petit local et s’est lancé à plein temps mais Jeff est le genre d’artiste qui essaie de toujours repousser ses limites et de donner le meilleur de lui-même.
Jeff fait la part belle aux couleurs éclatantes dans ses créations, n’hésitant pas à réaliser des crânes de couleur violette ou d’un orange/rouge flamboyant comme s’ils étaient en feu. Sa maîtrise de la couleur lui a même permis d’avoir sa propre gamme d’encre chez la célèbre marque Fusion, le tout dans un style qui lui est propre, parfois très japonisant, parfois hyperréaliste et d’autres fois proche de celui des peintres de la Renaissance italienne et pourtant on peut reconnaître à coup sûr une œuvre de Jeff Gogue en un clin d’œil tellement sa « patte » imprègne chacun de ses tatouages.
Contrairement à la plupart des artistes, Jeff Gogue est revenu à la peinture par le tatouage. En 2005, c’est une toile de Frank Frazetta qui libère l’artiste. Après l’avoir recopiée sur un dos, il comprend que la technique qu’il met en œuvre dans l’art corporel est transposable sur toile, qu’il lui suffit de dépasser son appréhension et de considérer le pinceau comme une extension naturelle de sa main, à l’image de ce qu’il fait avec la machine à tatouer.
Sa peinture prend alors une autre dimension, et Jeff Gogue n’hésite plus à l’exposer dans des galeries, où elle se vend très bien. D’un seul coup, tout lui sourit. Ses œuvres sur toiles ou sur peau cessent de lui poser problème ; autour de lui, on le félicite. Les motifs japonais qu’il réalise font ainsi l’objet d’un petit mot de la part de plusieurs tatoueurs nippons qui y voient une manière de revisiter leur art plus que de le dénaturer.
Jeff Gogue est fier de son travail mais ne cesse pas pour autant de le remettre en cause : pas même quand la prestigieuse convention de Milan lui demande expressément de réaliser son affiche.
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